Le blog des noisettes
Le cycle de vie du noisetier : de la fleur à la noisette
Le noisetier - aussi appelé coudrier- est un arbre aussi courant que surprenant ! Sur un même arbre, peuvent se côtoyer des fleurs mâles et des fleurs femelles… et pourtant, un noisetier ne peut se polliniser seul. Autre particularité : son cycle de vie dure plus d’un an ! Alors qui connait vraiment les étapes que traverse notre arbre fétiche à travers les saisons ?
Fleurs et pollinisation
Une des caractéristiques du noisetier est qu’il porte à la fois la fleur mâle et la fleur femelle, on dit que c’est une espèce monoïque.
La fleur mâle du noisetier appelée châton.
Crédits photo N. Lataud & R. Jouteux
La fleur mâle, appelé chaton, se développe dès le mois de juin jusqu’à l’automne avant de rentrer en dormance jusqu’à la floraison entre mi-décembre et mars. Les chatons se déploient tout en longueur sur 5 à 10cm en laissant leurs écailles jaunes s’ouvrir.
Vidés de leur pollen, ils sècheront avant de tomber en mars/avril. Sous nos climats à tendance océanique, la majorité de nos variétés cultivées sont dites protandre, c’est-à-dire que les fleurs mâles arrivent à maturité avant les fleurs femelles.
La fleur femelle du noisetier appelée glomérule.
Crédit photo Unicoque
La fleur femelle est beaucoup plus discrète. Elle se présente sous la forme d’un bourgeon, appelé glomérule, avec de petits épis rouges à l’extrémité, les stigmates. Les fleurs femelles recevront le pollen d’autres variétés pour lesquelles l’émission de pollen coïncide avec la floraison femelle de la variété que l’on souhaite déguster.
Transport du pollen par le vent.
Crédit photo Unicoque
Malgré la présence des fleurs des 2 sexes, le noisetier est autostérile, c’est-à-dire qu’il a besoin d’une pollinisation croisée entre variétés pour pouvoir fructifier à chaque saison.
L’importance d’une météo clémente
De janvier à fin mars, lors de la floraison, les chatons jaunissent et leurs écailles s’ouvrent pour libérer le pollen qui sera transporté par le vent. La pollinisation se faisant par le vent et non par les insectes, le noisetier est dit anémophile.
C’est notamment lors de cette période cruciale que se joue la récolte de l’automne suivant, car si la pluie est de la partie, elle empêche le vent de disséminer le pollen et « rince » les chatons de leur précieuse poudre dorée.
En quelques jours, le pollen déposé sur les stigmates de la fleur femelle progresse à l’intérieur du bourgeon pour permettre la croissance du tube pollinique. Cette croissance sera stoppée et ne reprendra que plusieurs semaines après la pollinisation. Les stigmates, quant à eux, vont sécher et noircir.
Formation de la coquille de noisette.
Crédit photo Unicoque
Fécondation et développement de la coque
Au début du printemps, les feuilles commencent à s’épanouirent à partir des bourgeons dits « végétatifs » qui étaient en dormance jusque-là.
Si la noisette a été pollinisée durant l’hiver, la coque entame son développement. C’est également à cette douce période que les premiers bourgeons de la prochaine floraison font leur apparition.
À la fin du printemps, à la faveur de températures élevées, le tube pollinique reprend sa croissance et féconde l’ovule. Cela donnera l’amandon (plus rarement deux amandons), la partie comestible de la noisette. Ainsi, la pollinisation et la fécondation sont des étapes dissociées dans le temps de plusieurs mois chez le noisetier.
Lignification de la noisette.
Crédit photo Unicoque
Et enfin…. la maturité et la récolte !
Au début de l’été, une fois que l’amandon a fini sa croissance, la coque revêt sa robe brune, on dit qu’elle se lignifie. L’amandon profite quant à lui des chaleurs de l’été pour mûrir et arrive à maturité entre fin août et mi-octobre selon la variété et les conditions météorologiques.
En ce qui concerne les variétés cultivées en France, nul besoin de cueillir les fruits dans les arbres (comme cela se fait en Turquie par exemple), la précieuse noisette tombe, nous permettant de la récolter au sol.
Voir notre article sur la récolte de la noisette
Crédit photo Unicoque
En octobre, le noisetier commence à voir ses feuilles virer au jaune ocre pour nous offrir de splendides paysages de carte postale puis finissent par tomber.
Il entre en dormance avant la prochaine floraison lors de l’hiver qui approche.
Source : J.Toillon, ingénieur ANPN, www.anpn.eu