Le blog des noisettes
Les insectes ravageurs de la noisette
Nous ne sommes pas les seuls amateurs de noisettes : dans nos vergers, nos jardins, nos forêts et nos haies, sans une surveillance et des soins particuliers, la récolte de noisette en septembre peut s’avérer quasi inexistante. Le noisetier est victime des dégâts de plusieurs insectes ravageurs, dont deux principaux que nous vous présentons dans cet article. Contrairement aux idées reçues, le principal prédateur de la noisette n’est pas l’écureuil, qui ne prélève qu’une petite quantité de fruits pour ses réserves, car il ne se nourrit pas exclusivement de noisettes, mais aussi de glands, de noix diverses etc.
Le balanin de la noisette
Qui n’a jamais retrouvé sur le sol des noisettes vides creusées d’un petit trou dans la coque ? Il s’agit des dégâts causés par le balanin de la noisette, principal ravageur du noisetier.
Le balanin présente l’originalité d’être monophage, il ne dévore en effet que nos précieuses noisettes. Le couple balanin et noisetier ont co-évolué et l’insecte s’est spécialisé en développant des liens étroits avec sa plante hôte. Bien qu’il soit présent partout en Europe, ce petit charançon est le ravageur principal et historique du noisetier en France. Sans traitements, les dégâts peuvent endommager plus de 80% d’une récolte.
Dégâts sur un amandon (Photo R.Hamidi®)
Les adultes réalisent des piqures de nutrition sur les noisettes et les larves se développent au détriment des amandons. De plus, toutes les variétés de noisette sont susceptibles d’être attaquées.
Femelle de balanin réalisant une piqure de nutrition sur des jeunes noisettes (Photo R.Hamidi®)
Alors que la filière de la noisette en France est en plein développement, les moyens de lutte efficaces contre le balanin se réduisent. Pour faire face à cette situation et répondre à la demande croissante en noisettes, la recherche de produits de bio-contrôle, basé notamment sur l’utilisation des médiateurs chimiques, est devenue une priorité pour assurer le développement de la filière noisette en France. Les techniques de lutte développées avec les médiateurs chimiques sont respectueuses de l’environnement et de la santé humaine.
Les punaises, autres prédateurs de la noisette
Depuis 2012, de nouveaux symptômes sont apparus sur les noisettes françaises et toutes les variétés semblent touchées. En 2015, une étude préliminaire a pu identifier un certain nombre de punaises potentiellement impliquées dans ces dégâts. Il pourrait s’agir de : Palomena prasina (Pentatomidae) et Gonocerus acuteangulatus (Coreidae) (Henry, 2015 ; Guignet, 2018).
Palomena prasina sur un noisetier (Photo R.Hamidi)
En Turquie et en Italie, les punaises sont les principaux ravageurs de la noisette. Les punaises sont des insectes piqueurs-suceurs. Ils sont dotés d’un stylet qui injecte de la salive composés d’enzymes. Les dommages physicochimiques causés lors de la nutrition provoquent différents types de dégâts et varient en fonction du stade de croissance de la noisette. Les piqures précoces perturbent la fécondation conduisant à une noisette vide ou avortée.
Lorsque l’amandon est en pleine croissance, la piqure provoque son flétrissement. Enfin, lorsque l’amandon a terminé sa croissance, les piqures ont pour effet de créer des nécroses visibles par des taches blanches ou des taches brunes ainsi qu’un goût rendant l’amandon immangeable. Les punaises sont polyphages et très mobiles, rendant la lutte via des moyens conventionnels plus difficile.
Gonocerus acuteangulatus et Palomena prasina sur un noisetier (Photo R.Hamidi)
La punaise diabolique a quant à elle fait son apparition chez les principaux producteurs de noisettes : de l’Oregon à la Géorgie, en passant par la Turquie et le nord de l’Italie. Cette punaise représente aujourd’hui une source de préoccupation majeure chez les producteurs de noisettes dans le monde.